Saison du dessin 2025 – Paysage mental

Saison du dessin
de Paréidolie :
Paysage mental

Perrine Boudy
Thibault Franc
Estelle Lacombe

Trois artistes explorent les liens qui les unissent au dessin. Comment aborder cette notion de paysage mental ? Des constructions intériorisées provenant de réminiscences, de paysages visités, de situations vécues ou d’imaginaire s’élaborent au travers de mediums au cœur desquels le dessin tient une place centrale.

Pour Thibault Franc, le dessin est cosa mentale : la mise en rapport de plans, de relations, l’étude d’un système d’images vivantes empilées, une écologie de l’art et du savoir, nous dit-il.

Ralentir le rythme d’une époque énergivore, et crayons sur le papier, revenir à de la douceur, immobiliser des fragments de cette course frénétique.

Si la céramique est omniprésente dans le travail de Perrine Boudy celle-ci se définit avant tout comme dessinatrice. Un vocabulaire de formes et de traits bien identifiables, qui jaillissent tel un jeu, rebondissent, s’évadent, s’interrompent franchissent des limites, celles du support, celles de l’espace, celles, peut-être, que l’artiste semble tout à-coup se fixer à elle-même.

Arpentant le paysage, Estelle Lacombe s’intéresse aux problématiques environnementales, aux liens qui nous unissent à la nature, à la question du féminin. Ses installations résultent du croisement de diverses techniques, dessin, couture, estampe, vannerie, céramique… Tandis qu’elle élabore des dialogues, des cartographies s’inventent et suggèrent.

 

Christiane Courbon

Perrine Boudy, DNSEP, Juillet 2023, techniques mixtes, vue d’exposition, dimensions variables, Villa Arson, Nice
Exposition du 11 octobre au 06 décembre 2025
Vernissage le 11 octobre 2025 de 11h à 13h30

Partenariat et coproduction Association Ameom / Ville de Châteauneuf-le-Rouge / Beaux-Arts de Marseille. Campus Art Méditerranée

Commissariat en coordination : Christiane Courbon et Corinne Theret.

 

Perrine Boudy

 » Je dessine. Sur tout type de support, un dessin sous plusieurs formes : partant du papier, mon trait s’échappe vers la céramique pour ensuite recouvrir les murs, les sols…. Explorer, explorer le trait, sans cesse, que celui-ci devienne le plus fluide possible, qu’il soit le liant entre tous ces médiums, c’est là le point central de ma recherche : créer un univers qui englobe, un espace total.

 
« Faire rentrer le dehors dans le dedans », voilà quelque chose à quoi je m’essaie chaque jour ; comment créer un espace intime (ou public) tout en apportant une réflexion sur « ce que devrait être l’art pour moi », quelque chose qui irait au-delà du white cube, à l’interstice entre les arts décoratifs et les beaux-arts. C’est à partir de là que je m’efforce de mettre à l’épreuve au quotidien mon geste : dessiner sur des assiettes qui pourraient être utilitaires, réfléchir à un « dessin mural/papier peint » pour « habiller » ma chambre, penser des maquettes imaginaire, créer des jarres inutilisables car non-émaillées… La limite est toujours minime, la franchir ne m’intéresse pas, mais plutôt jouer avec les codes de l’un ou de l’autre, et les relier. « 

Thibault Franc

Né en 1976 à Bordeaux près du Jardin Public dont il sciera plus tard les barreaux afin d’y entrer la nuit, lorsque les pelouses sont laissés aux animaux, Thibault Franc est un artiste à l’image de ces espaces urbains, entre sophistication et retour à la nature.

Depuis 2019, Thibault Franc a quitté la ville pour se confronter à la réalité de la petite paysannerie en Aveyron, confrontant sa curiosité d’artiste à des questions de biodiversité, de paysagisme et d’autonomie.

Dans cette proximité colorée avec les plantes, les bêtes, les éléments, le dessin constitue pour lui un lien avec la société des hommes, immensité bruissante et connectée, tout en partageant un regard amusé sur la civilisation vue depuis les forêts.

C’est à travers des expositions personnelles et collectives, des résidences, des conférences ainsi que des interventions pédagogiques que l’artiste se déploie.

Estelle Lacombe

 » Plasticienne, je navigue entre des techniques très variées pour explorer les liens qui nous unissent à la nature. Je construis ainsi de nouveaux récits poétiques en cherchant des formes qui m’amènent au plus près du dialogue inter espèces, du féminin, des problématiques environnementales, du soin à apporter au monde…

Pour exprimer ces liens, créer un dialogue sur ces  interdépendances, j’aime arpenter un territoire et laisser émerger de manière organique ce qui va faire œuvre: sujet, forme, discours…

En conjuguant le dessin à d’autres techniques au sein d’installations où déambuler, j’utilise des médiums de manière spontanée comme l’estampe, la couture, la vannerie, la céramique, les objets naturels ou manufacturés. Mon propos s’inscrit alors dans une représentation cartographique en grand ou petit format.

Ainsi, je peux suggérer des «mondes parallèles» construits d’observations et d’explorations mises en résonance avec un alphabet graphique personnel arpenté aussi librement qu’un jardin.

Collaborer avec des institutions pour des résidences d’artiste, des expositions ou des projets associant artistes et chercheurs fait partie de mes directions afin de pouvoir produire des œuvres plus conséquentes et enrichir ma réflexion. « 

L’artiste s’étend grâce aux expositions personnelles et collectives, aux résidences, et sa présence dans les collections publiques comme l’Artothèque Domaine de Bayssan, à Béziers, la Bibliothèque Forney, à Paris et bien d’autres.

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