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C’est comme ça

      Exposition du 10 au 24 Février 2018  Vernissage le 9 Février à 18h   Dans le cadre d’un partenariat avec l’université d’Aix-Marseille, Arteum invite pour la deuxième année consécutive 14 étudiants en License et Master d’ Arts Plastiques, encadrés par leurs enseignants à investir ses locaux. L’exposition C’est comme ça est le résultat d’une semaine de recherches et d’expérimentations autour de la relation entre l’œuvre et son contexte de monstration. Une exposition avec Samantha Beck – Maud Chacon – Lucile Choquelle – Arthur Delange – Michèle Garnier – Emma Jacolot – Anastasia Loreto – Laureely Matelly – Alosia Mazzolini – Estelle Rastoul – Maïlys Roquillet – Aïtana Sanchez – Robin Sergent  et Nicolas Troupel.       Crédit photo : Amandine Capion

Adhésion 2021

Adhérer à l’association ARTEUM – Musée d’Art Contemporain, c’est valoriser le travail des artistes et de tous les bénévoles qui les accompagnent. C’est soutenir une association qui porte des projets, des choix, des aventures sans cesse renouvelés ! Dès à présent, contribuez à la valorisation de la création contemporaine ! Soutenez-nous!

programmation 2018

  Nos expositions    Habiter Exposition collective inscrite dans la saison de Paréidolie, salon international du dessin contemporain, en partenariat avec La Non Maison samedi 29 septembre 2018 – samedi 1er décembre 2018 Vernissage le samedi 29 septembre à 11 h 30       Territoires sonores / Sound Territories Résidences d’artistes français et écossais – Exposition du programme Love Letters  Printemps de l’art contemporain. Coproduction MP2018, Quel Amour !  Résidences au Mac Arteum du 5 mai 2018 au 25 mai 2018 Résidences en Ecosse: contacts en cours pour échange en 2019  Samedi 26 mai 2018 – Samedi 07 juillet 2018 Vernissage le samedi 26 mai à 11 h 30 Performance de Anne-James Chaton au Pavillon de Vendôme dans le cadre du PAC aixois le samedi 26 mai à 20 h Programmation évolutive dans le cadre du PAC à Marseille, Aix-en-Provence et Châteauneuf-le-Rouge     Et également …   C’est comme ça  Workshop / Exposition des étudiants en Licence et Master d’Arts Plastiques à l’Université d’Aix-Marseille, avec Samantha Beck – Maud Chacon – Lucile Choquelle – Arthur Delange – Michèle Garnier – Emma Jacolot – Anastasia Lorreto – Laureely Matelly – Alosia Mazzolini – Maïlys Roquillet – Estelle Rastoul – Robin Sergent – Aitana Sanchez et Nicolas Troupel Workshop – Lundi 5 février 2018 – Vendredi 9 février 2018 Exposition – Samedi 10 février – Samedi 24 février 2018 Vernissage le vendredi 9 février à 18 h   Le collège au musée Travaux des élèves de 5ème, 4ème et 3ème du collège Jean Zay de Rousset, avec les enseignants d’Arts Plastiques Michel Mori et de Musique Roland Lesourd Mercredi 28 mars 2018 – Samedi 7 avril 2018 Vernissage le mercredi 28 mars à 18 h   Rendez-vous aux jardins  Installations dans le parc réalisées par les artistes de l’exposition « Territoires sonores » Vendredi 1er, samedi 2, dimanche 3 juin 2018   Festival de la Gastronomie  Ateliers sensoriels dans le parc du Château de Châteauneuf-le-Rouge Dimanche 1er juillet 2018 Journées Européennes du Patrimoine Programmation à venir Samedi 15 et dimanche 16 septembre 2018   Conférences-rencontres, performances artistiques, poésie sonore, prévues avec critiques, philosophes, architectes, artistes plasticiens sonores, musiciens … tout au long de l’année.     Pour que cette programmation puisse voir le jour et afin de soutenir les artistes, l’art contemporain et le patrimoine culturel, nous avons besoin de vous! Soutenez-nous https://www.helloasso.com/associations/mac-arteum    

Exposition – « Résonance -Claude Garanjoud / Curt Asker » 2010-2011

Dans le cadre de l’exposition « Résonance – Claude Garanjoud / Curt Asker » 2010 – 2011 Artistes invités: Claude Garanjoud l Curt Asker Commissaire de l’exposition Chrsitiane Courbon.  Entretien avec Curt Asker, 2010.   Christiane Courbon : Curt Asker, nous avons souhaité mettre vos oeuvres en résonance avec celles présentes pour l’hommage rendu à Claude Garanjoud. Quel regard portez-vous sur le travail de cet artiste qui, à Villeneuve-lès-Avignon, vivait dans la proximité de votre résidence vauclusienne -que vous n’avez pourtant jamais rencontré- et quel lien pouvez-vous trouver avec votre propre création?   Curt Asker : Je ne suis allé que récemment, en effet, à la rencontre de son oeuvre, en son atelier de Villeneuve-lès-Avignon. Chez Garanjoud, j’aime les signes qui baignent dans la transparence, cette forme libre sur les toiles libres. Avec lui, je partage ce goût pour les transparences qui entourent les signes.   CC : Vous vous considérez avant tout comme un peintre et un dessinateur, un grand nombre de travaux sur papier, aquarelles et monotypes en témoigne. La photographie intervient aussi dans votre travail. Cependant, dans chacun des trois volets de cette exposition, figurent des sculptures: les sculptures-aquarelles, qui, retenues par un fil, tels des cerfs-volants, sont destinés à s’élever dans le ciel, et d’autres plus récentes que vous avez appelées Blickstillor ou Immobiles ou encore Berceaux du regard, dessins suspendus, finement découpés dans l’acier.   CA : Je suis sur la frontière des éléments, entre dessin, peinture et sculpture. Lorsque je me promène, je fais toujours de petits dessins dans le paysage. Ce qui apparaît dans le coin de l’oeil,  un endroit précis, en un instant donné. Sitôt que je m’approche de l’objet, la vision n’est plus la même. Blick, c’est le regard. Stillor signifie immobile. Certains dessins servent de point de départ pour des images flottantes. Quand la couronne de pain est mangée, disait Ossip Mandelstam, le trou subsiste. Mes oeuvres sont des Berceaux du regard, créant une densité dans le vide qui les entoure. Les dessins suspendus jouent avec ombres et distances.  D’autres dessins de promenade servent de support aux ombres projetées par des herbes. Je les prends en photo. J’en réalise alors plusieurs tirages différents, jusqu’à ce que je trouve le bon. C’est le mariage entre la nature et le dessin: comme les sculptures-aquarelles jouent avec les nuages, mes dessins jouent avec les ombres. J’ajoute des traces de gravure, et la notion de transparence intervient.   CC : Claude Garanjoud entretenait un rapport singulier avec la lumière et le vent, ce qui, avec une toute autre approche picturale, caractérise également votre oeuvre. Lui se sentait profondément en lien avec la nature, vous, vous jouez avec et dans le paysage.   CA : J’ai une maison en Suède, dans un petit village de pêcheurs, Brantevik. J’y vais tous les étés. Le reste du temps, je vis à Lacoste, en France. A Brantevik, face à la mer, la mer Baltique, je me suis posé la question de l’horizon, comme une évidence. On ne sait jamais quel est le rapport avec l’horizon, parce que l’horizon n’existe pas, c’est une illusion. C’est à partir de cette réflexion que sont nées les sculptures-aquarelles. Lorsqu’elles s’élèvent dans le ciel, elles jouent avec les nuages. On a une perte de repères au niveau de l’échelle. On ne connaît pas non plus la taille du nuage. C’est un jeu. Les montagnes du Lubéron, surtout avec les ombres de l’après-midi, sont comme la mer. Les sculptures-aquarelles y ont toute leur place. Il y a rencontre de mes objets avec la nature. Les échelles, les distances et l’espace, la peau de l’air, cela me passionne.   CC : Vous parlez du dos, de la peau de l’air, du dos de l’horizon… La poésie, votre langue poétique elle-même, semble vous constituer.   CA : La poésie est une grande source d’inspiration, depuis toujours. J’aime particulièrement le poète roumain de langue allemande Paul Celan, Mais j’aime aussi Saint John Perse, Mallarmé, Guillevic…   CC : Vos peintures suspendues voguent à l’air libre, avec le ciel pour fond. L’air en est le support privilégié. Elles s’y détachent dans toute leur fragilité comme en apesanteur. Placées en intérieur, elles jouent tout autrement. Chaque nouveau lieu semble donner naissance à une oeuvre nouvelle.   CA : Dans un espace fermé, on trouve toujours des endroits vides qu’on peut utiliser pour donner une conscience de l’espace. Les oeuvres sont un outil pour capter l’espace, pour en capter l’ambiance. Elles donnent une épaisseur au vide, un corps à l’air. Bien sûr, leur perception change en fonction de la lumière, du mouvement des personnes qui passent. Je ressens moi-même la surprise, l’étonnement de ce que je découvre à chaque nouvelle installation. Je me sens libre de faire, c’est un constat, peut-être lié à l’âge. Matisse a entièrement conçu la chapelle du Rosaire à Vence, alors qu’il était vieux et malade. Mais quelle liberté!… Pour ma part, j’ai gardé ma curiosité. C’est l’essentiel. La jeunesse, l’envie de découvrir.   Entretien avec Françoise Garanjoud et Alain Boucharlat.   Christiane Courbon : Alain Boucharlat, vous connaissiez Claude Garanjoud à titre personnel depuis longtemps.   Alain Boucharlat : Oui, j’ai fait sa connaissance en 1974 à Grenoble. Ma première rencontre avec son travail s’est faite avec sa série intitulée « Hivers » qu’il venait de réaliser et qu’il exposait dans les salons d’un hôtel du centre ville qui a disparu depuis. Pour moi, c’était fascinant. Bien que ce ne soit pas vraiment ma partie, puisque j’ai enseigné la philosophie, je me suis toujours intéressé à la peinture et à la poésie et ces œuvres me semblaient exprimer en profondeur ce que je ressentais en venant habiter Grenoble.   CC : Quel portrait faites-vous de lui et qu’est-ce qui vous unissait?   AB : Garanjoud était indissociable de la peinture. Un peintre de naissance. Nous avions des affinités: il aimait la poésie, pensait en philosophe. Il se gardait bien de faire des discours, mais on sentait derrière cette réserve une réflexion intense. Il pensait les grandes questions de la vie et l’acte de peindre, ce qui pourrait sembler contradictoire avec la spontanéité de sa peinture, en lien avec la nature. Je parle de spontanéité, pas de hasard. Il

Textes autour des expositions:

   καιρός​ –kairos​- ​desseins, 2017    Destinerrance, 2017   Charbons fertiles – Lionel Sabatté, 2016   Vous restez pour dîner ?, 2015   Le dessin et l’objet, 2014   Il y avait une fois, 2014   Le chez soi et l’ailleurs. L’autre côté du rêve, 2013   Résonance -Claude Garanjoud / Curt Asker, 2010-2011

Exposition – « Le chez soi et l’ailleurs. L’autre côté du rêve » 2013

Dans le cadre de l’exposition « Le chez soi et l’ailleurs. L’autre côté du rêve » 16 mai-27 juillet 2013 Artistes invités:  Gilles AILLAUD l Yves BELORGEY l Robert BLANC l Marie BOVO l Leïla BRETT l Hervé COQUERET l Marie DUCATE l Patrick EVERAERT l Valérie JOUVE l Bouchra KHALILI l Wolfgang LAIB l Philippe MAYAUX l Mathieu MERCIER l Guillermo MONCAYO l Martin PARR l Bernard POURRIERE l Claire TABOURET l Jennifer TEE l Tatiana TROUVE  Projet Ulysses, un itinéraire d’art contemporain, réalisé en partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain de la région PACA – Commissaire d’exposition Christiane Courbon.   Aborder la figure d’Ulysse par le thème du voyage et de l’itinérance nous est très tôt apparu comme une évidence. ARTEUM musée d’art contemporain, à Châteauneuf-le-Rouge, hébergé au-dessus de l’Hôtel de Ville, au 2ème étage du château reconstruit aux XVIIème et XVIIIème siècles sur les ruines de l’ancien Castrum, se situe à la croisée de chemins : dès la plus haute antiquité, la voie Aurélienne qui reliait Rome à Arles et à l’Espagne traverse ce territoire. Marseille, porte de l’Orient baignée par les eaux de la Méditerranée, passage obligé vers un lointain toujours convoité, en est l’avant-place, dans un des tracés qui conduisent vers le Nord les voyageurs y ayant accosté   Chez soi ailleurs et nostos Ulysse, dans son périple, a connu différents lieux d’accueil, de refuge ou d’enfermement, parcouru des sites inconnus, qui ont contribué à construire l’homme et sa métamorphose. Surgit une identité double: celle du nomade et celle du sédentaire, toutes deux complémentaires. Questionner les problématiques propres à notre époque confère au personnage d’Ulysse une actualité manifeste. L’exposition se partage en deux volets : un dans les murs du musée, l’autre dans le parc du château.   Musée : L’homme, dans un entre-deux permanent, oscille entre désir –ou nécessité- d’évasion et attachement à ses racines. Il est des chez soi plus hostiles que certains ailleurs, il est des ailleurs à la félicité trompeuse. Mais la frontière est toujours ténue entre la fascination d’un ailleurs chimérique et le réel abordé. L’exposition s’invite dans le dédale des salles du musée : peinture, sculpture, installation, cartographie, vidéo, sérigraphie, photographie… Dans une mise en tension entre présence et absence, humour et poésie, mythe et réalité, désir et crainte,  sentiments ambivalents et contradictoires, les œuvres réunies nous confrontent à nos propres questionnements, à notre histoire personnelle, mais aussi à une perception sensible du monde. Qu’est-ce qui nous lie à notre espace géographique, qu’est-ce que qui nous pousse à le remettre en question, de quoi est fait notre attachement à un lieu ? Est-il d’ordre physique, mental, culturel… tout à la fois ? Ce qui est espace vital pour l’un n’est-il pas synonyme d’enfermement pour l’autre ? A contrario, l’enfermement est-il toujours vécu comme une contrainte ? Quelle place occupe la nostalgie dans nos actes ? La quête de soi est au bout du chemin. Dix-neuf artistes  explorent les territoires et leur imaginaire, la réalité contemporaine de l’émigration, les tentatives d’évasion, les espoirs d’autres cieux ou d’autres rivages. Mais aussi l’inévitable retour, l’impérieuse nécessité, au bout du conte, de poser ses bagages.   Parc : En 2012, une première exposition préfigurait celle de 2013 et s’intitulait « Le chez soi et l’ailleurs». Six plasticiens, Joël Belouet, Alain Brunet, Sandro Della Noce, Pascale Mijares, Olivier Nattes et Benoît Rassouw s’interrogeaient : « Peut-on totalement larguer ses amarres pour la fascination d’un ailleurs ? Peut-on se sentir chez soi ailleurs ? » Des créations spécifiques dans le parc ont vécu une année au rythme du temps et se sont approprié l’endroit où elles sont implantées. Entre geste artistique et prise en compte de l’évolution naturelle avec l’environnement, les artistes nous invitent toujours à une déambulation parsemée de pauses. Par les sujets abordés, les pistes de réflexion, leurs installations  entrent particulièrement en résonance avec les œuvres du musée. Contrainte et liberté, itinérance physique ou parcours d’espaces numériques, dualité des sentiments, êtres et nature en osmose, sont au cœur de leurs interrogations.   CABANON VERTICAL : 2013 est l’occasion d’une création spécifique dans le parc qui a été confiée au collectif d’artistes à géométrie variable CABANON VERTICAL.   Les fondateurs en sont Olivier Bedu, architecte DPLG et  Christian Geschvindermann, constructeur scénographe. Tous deux vivent et travaillent à Marseille. Les autres membres du collectif varient en fonction des rencontres et des besoins et la collaboration peut être éphémère ou durer toujours. Pour cette création, à la scénographe Juliette Morel et l’urbaniste Vaea Deplat, partenaires d’autres projets antérieurs ou concomitant, ont été associés le plasticien Arthur Poisson, l’architecte Alexandre Lucas et Camille Lamy, designer d’espace.  Ce sont les zones de vide, les espaces interstitiels délimités par les haies de buis de l’ancien jardin à la Française qui ont intéressé le collectif d’artistes : « Dans un vocabulaire urbanistique, nous dirions que nous sommes ici en présence d’une parcelle non programmée. Pour un aventurier, il s’agirait d’une terre vierge à conquérir, d’un espace mystérieux à découvrir. » Rôdé à l’aménagement du territoire nourri du regard que chacun porte sur les paysages urbains et ruraux, volontairement implanté dans l’espace public, CABANON VERTICAL a conçu cette installation intitulée « Au risque de se perdre » comme un périple initiatique de dimension spectaculaire sur le mode du voyage d’Ulysse, un dispositif “scénique“ fait d’éléments d’architecture dissociés, de dispositifs ponctuels intégrant jeux de détours, illusions, perte de repères, découverte d’ailleurs, de nouveaux points de vue… L’œuvre incite à la divagation physique autant qu’à la contemplation.  Tout est conçu pour qu’au détour des situations qu’ont imaginées les concepteurs, le promeneur, initialement mu par l’attraction de l’inconnu, s’abandonne à la rêverie, submergé par sa propre émotion esthétique, touché par la poésie que dégage l’association cadre naturel-acte créateur. Alors que le cheminement constitue une libre appropriation du lieu, la confrontation aux dispositifs induit un recentrement sur le détail, convoque une sorte de retour sur soi méditatif. Le parcours devient expérience intime et singulière.   Création poétique : Dans cette œuvre où le spectateur pénètre et circule et se perd, le cheminement peut être celui de la paradoxale nostalgie d’un improbable retour. Le poète contemporain Maxime Hortense PASCAL écrit un

Exposition – « Destinerrance » 2017

Dans le cadre de l’exposition Destinerrance, 13 mai – 8 juillet 2017 Avec les œuvres des artistes: Laurent Baude l Jean Bellissen l Pip Culbert l Niki de Saint Phalle l Armelle De Sainte Marie l Joana Hadjithomas et Khalil Joreige l Jenny Holzer l Ahram Lee l Catherine Melin l Guillermo Moncayo l Rabih Mroue l Yazid Oulab l Michel Pincemin l Nicolas Pincemin l Julien Prévieux l Walid Raad l Lina Saneh (Majdalanie) l Maya Schweizer l Zineb Sedira l Jérémie Setton l Pierrick Sorin l Barthélémy Toguo l Yoann Ximenes Commissaires Christiane Courbon et Rindala El Khoury « L’exposition Destinerrance, présentée par le MAC ARTEUM du 13 mai au 8 juillet 2017, prend place dans le thème des Itinérances sur lequel porte cette année sa programmation. Le titre, emprunté à Jacques Derrida, a su embarquer non seulement les commissaires de cette exposition, mais les artistes, critiques, amis ou simples rencontres de passage, dans de multiples itinérances mentales. Nous nous sommes livrées à des associations souvent guidées par la pensée de Derrida ; des télescopages parfois se sont immiscés, nous nous sommes laissé surprendre, résolument réceptives, libres. L’art autorise cette liberté, comme il autorise l’humour et la poésie, souvent salvateurs face aux sujets graves. Nous souhaitons au visiteur de se laisser porter à son tour, de se laisser dériver au fil de ce cheminement et d’en explorer tous les méandres avec curiosité et bonheur. En gravissant les marches qui conduisent à l’exposition, il aura pu découvrir des travaux présentés par des étudiants de l’ESAix au retour d’un workshop Erasmus à Grilo, Lisbonne. Un projet intitulé « Se déplacer, habiter, se nourrir » qui entre dans le thème des Itinérances, dont les œuvres ont été pensées et réalisées dans un processus collectif étudiants-enseignants. Des enseignants, soulignons-le, qui sont également artistes.  Samedi 10 juin, entre 12 h et 14 h, pour le lancement du parcours de clôture du PAC (Printemps de l’Art Contemporain) en Pays d’Aix et son pourtour, ils nous ont proposé une restitution de ce workshop, accompagnée de performances et installations. Pour la première année en effet, le MAC ARTEUM rejoint le réseau Marseille expos, et s’inscrit dans le PAC, parcours artistiques à Marseille, Aix-en-Provence, Châteauneuf-le-Rouge et Istres, du 25 mai au 11 juin 2017. » – Christiane Courbon Le mot Destinerrance est si vaste qu’il a envahi tout notre espace, défait nos intentions et nos présomptions. Avec nos certitudes et errances, – nous avons cherché, assemblé, fait et refait le parcours, le trajet, pris dans les va-et-vient de ce terme qui nous a fait (parfois) tourner en rond. Avec comme point de départ La Carte Postale de Jacques Derrida où « une lettre peut toujours ne pas arriver à destination », nous nous sommes tournées vers des lettres, privées ou publiques, vers leurs auteurs, témoin ou « facteur de la vérité ». Ils nous ont menées, comme une ligne droite, à interroger la trace. Que laissons-nous? Derrière ou devant nous? Que transmettons-nous et à qui? De là s’est imposée la survivance, survivance de la parole comme puissance des mots disséminés, mais aussi «  sur-vivance » de l’objet comme trace de vie. Ces mots nous ont conduites à l’errance de l’écriture, à son support, mais aussi à l’outil qui la forge… à la trace de la création et aux détours qui nous y mènent. Par un chemin qui nous ramène au commencement… où le mot est spectre et l’image, apparition. Et qui, à son tour, nous renvoie à la vie comme lieu de passage, à la destinations finale des objets, des corps et des souvenirs, et en dernier lieu à l’œuvre d’art comme acte de sépulture. -Rindala El Khoury          

Exposition « Charbons fertiles – Lionel Sabatté. » 2016

Dans le cadre de l’exposition « Charbons fertiles – Lionel Sabatté. »   Saison du dessin Paréidolie 2016 Artiste invité : Lionel Sabatté Commissaire d’exposition Christiane Courbon. « Pour la 3ème année consécutive, le mac ARTEUM s’inscrit dans la saison du dessin contemporain initiée par Paréidolie. Depuis 2014, des artistes y questionnent les notions d’espace du dessin et de dessin dans l’espace. Saisi par la porosité qui se dégage entre les paysages environnants et ce lieu d’art situé sous la barre rocheuse du Cengle, dans une bâtisse du XVIIIème siècle, au-dessus de l’hôtel de ville de Châteauneuf le Rouge, au cœur d’un parc d’arbres dont certains sont plus que centenaires, Lionel Sabatté, en 2016, poursuit la réflexion dans un solo-show qu’il intitule : Charbons fertiles. L’artiste, inspiré par les incendies qui ont ravagé la montagne Sainte Victoire et le Montaiguet, s’approprie la matière de bois carbonisés glanés sur ces sites, pour réaliser une série de dessins de sous-bois, de créatures hybrides, dans l’ambiance d’étrangeté qui habite son œuvre, mêlant le végétal et l’animal. Déplacés de leur contexte originel, les bois brûlés prennent forme et sens sur des rapports d’échelle qui soulignent la relation entre le paysage extérieur et le relief proposé par la matière première. Rapport d’autant plus révélé que de petits personnages de peaux mortes et d’ongles en assurent l’ascension. L’artiste instaure un dialogue avec l’environnement proche : l’idée de la renaissance et de la transformation opère toujours dans son travail, dans un rapport à l’histoire de l’art qui renvoie à la tradition des paysages du romantisme allemand, de la peinture Taoïste, qu’il revendique. » -ARTEUM, catalogue Charbons fertiles- Lionel Sabatté, introduction, Christiane Courbon, août 2016. Le dessin, ici et là   Le dessin serait-il à la mode ? D’aucuns l’affirment. En fait, il n’a jamais cessé d’être – évidemment. C’est le regard porté sur lui qui connaît un véritable regain depuis quelques années, d’où le retour d’intérêt dont il est l’objet. Bien d’autres facteurs l’expliquent aussi, qu’ils soient économiques, techniques ou de contenu. La perception et la médiatisation de l’art contemporain, le développement des structures qui lui sont dédiées, la multiplication des actions publiques et privées à son endroit ont grandement contribué à revaloriser toutes les formes de création. Au premier chef, parce qu’il est à la source même de celle-ci, le dessin a retrouvé une place de choix. Longtemps cantonné à l’émergence d’un motif sur une simple feuille de papier, le dessin a conquis au fil du temps de nouveaux espaces et de nouvelles formes en se confrontant à des médiums, des techniques et des protocoles nouveaux. S’il n’a rien perdu de sa nature propre, notamment cette proximité ontologique qu’il entretient avec la pensée – du dessein au dessin -, il convient aujourd’hui de l’appréhender autrement, à l’aune de tous les changements dont il s’est nourri et qui le donnent à voir sous d’autres aspects. Par ce que l’art contemporain en appelle volontiers à l’hybride et au métissage, l’adoption par le dessin des moyens plastiques par lesquels il trouve sa forme propre lui offre les conditions d’un élargissement de son champ d’expression. Aussi le dessin a-t-il conquis de nouveaux espaces, du moins l’espace du dessin interroge-t-il la façon de mettre le dessin en espace et les artistes composent-ils avec le lot de qualités qui le caractérisent. Qu’il s’agisse de le considérer à l’aune du point ou de la surface, du trait ou de la structure, de la trace ou de la tache, du vide ou du plein, conjugué aux possibles infinis des conditions de sa matérialité. Le dessin contemporain est d’une telle richesse plastique qu’il en appelle à toutes sortes de formes paréidoliques tout en maintenant ce fil primordial qui le relie à la pensée pour ce qu’il en est l’expression de la voix haute.   Invité du mac ARTEUM, à Châteauneuf-le-Rouge, Lionel Sabatté bénéficie pour sa part d’une exposition personnelle qui lui permet de développer avantageusement sa réflexion. Au pied de la Montagne Sainte-Victoire, l’institution est située en une région propice au feu de forêt. De ce contexte, l’artiste tire les fils pour réaliser toute une série de pièces fondées sur les résidus calcinés des arbres. La référence au charbon, donc au fusain et par voie de conséquence au dessin, est explicite. A la manière de Sabatté, cela s’entend : c’est-à-dire à l’aune d’une démarche artistique que gouverne le concept de métamorphose. De fait, celui-ci n’a pas son pareil pour exploiter les ressources plastiques de matériaux les plus triviaux qui soient – tels la poussière du métro, des pièces de monnaie, des peaux mortes, de la filasse mêlée à du béton, etc. – et s’en servir à la composition d’œuvres totalement inédites. Il a ainsi donné forme à tout un monde animal lui insufflant un semblant de vie comme il réinvestit ici tout un lot d’arbres calcinés en les greffant de fleurs de coupures d’ongle. Leurs branches dénudées refleurissent tout soudain dessinant dans l’espace un faisceau de lignes vives, pleines d’une promesse printanière. L’appropriation de ce matériau, symbole d’une destruction irréversible, a conduit par ailleurs Sabatté à s’en servir pour réaliser toute une série de dessins aux motifs végétaux et animaliers. Ce faisant, il donne à ce charbon l’occasion d’une nouvelle renaissance et pour tout dire d’une fertilité – comme l’atteste le titre de « Charbons fertiles » qu’il a choisi de donner à son exposition. C’est sa façon de nouer un dialogue avec la nature environnante, d’en célébrer la vitalité fondamentale et l’énergie secrète, en écho à ce que le dessin est toujours à la source d’un revival permanent de la forme. En parfait magicien, Sabatté orchestre encore d’autres tours en transformant ces morceaux de bois en de petites montagnes qu’escaladent de minuscules personnages faits d’ongles et de peaux mortes. La légèreté de leur silhouette le dispute à celle d’un simple dessin au trait tout en référant à toute une iconographie cultivée, prélude à la question de l’être dans son rapport au monde extérieur. Tout l’art de Lionel Sabatté est requis par la dialectique du vivant et de l’artificiel. Ses dessins, ses sculptures, voire ses peintures

Exposition – « Vous restez pour dîner? » 2015

Dans le cadre de l’exposition « Vous restez pour dîner? » 9 mai-18 juillet 2015   Artistes invités: Absynthe & Paprika | Agapanthe : Konné & Mulliez | Dominique Angel | Marielle Chabal | Ymane Fakhir | Louise Germain | Paul-Armand Gette | Cynthia Lemesle & Jean-Philippe Roubaud | Natacha Lesueur | Saverio Lucariello | Jérémie Setton | Laurent Védrine : chronique archéologique d’un banquet de Daniel Spoerri  Commissaire Christiane Courbon Art et nourriture, continuation et transmission.   L’idée de consacrer une année au thème de la nourriture fait sens à Châteauneuf-le-Rouge : en 2015, le village organise son 23ème festival de la Gastronomie provençale, qui accueille chaque année au mois de juillet chefs étoilés, vignerons et producteurs, rassemblant de nombreux amateurs d’art de vivre. La commune devrait prochainement se doter d’une école de cuisine et un projet de jardin potager voir le jour. Autant dire que la nourriture y est un sujet important. Vous restez pour dîner? Avec cette exposition et son titre en forme d’invitation, Arteum entend confirmer sa vocation de diffusion et de soutien à l’art contemporain en lien avec le patrimoine existant, tout en ayant pour objectif de susciter aussi chez un public élargi et divers, un véritable intérêt pour l’art de notre temps. La nourriture, à chaque époque, a pris une part importante dans la pensée et la création artistiques. Dans l’abondance des mets représentés, évocateurs de plaisirs éphémères de cette exposition, plane le message délivré par les étourneaux psychopompes de Cynthia Lemesle et Jean-Philippe Roubaud ou par les Vanités et autres memento mori d’une société de consommation qui connut son plein essor et s’interroge à présent sur ses limites. Nous retrouverons certaines de ces préoccupations  dans la démarche de Saverio Lucariello, de Dominique Angel… Nous en trouverons d’autres : au-delà de l’étalage de saveurs et des questions esthétiques et plastiques qui sont soulevées, émergent celles du vrai et du faux, de l’imitation et de la représentation. C’est tout le propos de Lemesle et Roubaud. Emergent aussi celles de la mémoire culturelle et identitaire, opérant un glissement du souvenir de l’expérience intime vers une dimension universelle, tel celui qu’on décèle dans le travail d’Ymane Fakhir. Étranges hybridations, corps travestis, entre-deux permanents véhiculent l’ambiguïté et l’ironie. On pense, bien sûr, à Natacha Lesueur, mais aussi à Konné & Mulliez, à Paul-Armand Gette, à Marielle Chabal, à Jérémie Setton. L’ambiguïté, d’ailleurs, ne caractérise-t-elle pas les rapports que nous entretenons avec la nourriture et notre façon de nous alimenter? Les artistes d’aujourd’hui n’en finissent pas d’établir des correspondances avec un passé qui nourrit leur création, laquelle à son tour nourrira les œuvres à venir. Dans cette exposition, ils nous entraînent dans le sillage de Zeuxis, maître du trompe l’œil souvent considéré comme l’un des plus grands peintres de l’Antiquité, de Jean-Baptiste Oudry, Albrecht Dürer, Edouard Manet, Paul Cézanne, Piet Mondrian, Tony Cragg, Joachim Mogarra, Niele Toroni, Damien Hirst… L’un des liens évidents entre art et nourriture réside dans la continuation et la transmission. La « nature morte au lapin et au chou » de Louise Germain a été placée, en hommage à cette artiste discrète, au cœur de l’exposition dont elle constitue un pivot entre passé récent et présent, tout autant qu’un lien avec l’histoire locale : née à Gap en 1878, elle mourut à Aix-en-Provence en 1939, après avoir consacré sa vie à la peinture et aurait travaillé dans la proximité de Cézanne. Laurent Védrine signe le documentaire qui constitue un autre des marqueurs-temps de cette exposition. Le film retrace le Déterrement du tableau-piège de Daniel Spoerri, à l’occasion des « premières fouilles archéologiques de l’art contemporain », vingt-sept années après l’ensevelissement sous des mètres cubes de terre de l’ultime tableau-piège de l’artiste, qui eut lieu le 23 avril 1983. A l’évocation de ce déjeuner sous l’herbe, ainsi nommé en référence ironique au tableau Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, lui-même inspiré du Concert champêtre de Titien, répondent l’aquarelle de Jérémie Setton, Retraits, et l’installation d’Absynthe & Paprika, Déjeuner sur l’herbe 2.0. Ainsi à la croisée de différents champs de réflexion, les initiatives autour de la nourriture ne manquent pas. Pour exemple, cet autre grand banquet d’adieu organisé le 20 décembre 2012 par les Cahiers européens de l’imaginaire à La Générale, avenue Parmentier à Paris : une centaine de personnes, artistes, sociologue, acteurs culinaires et autres observateurs s’étaient réunies autour de la table avant la fin du monde proclamée pour le 21 décembre. Manger ensemble, un recueil d’articles succulents sur le sujet, fut ensuite publié dans les Cahiers européens de l’imaginaire – CNRS éditions. Durant l’été 2014, Le festin de l’art, une exposition produite par la Ville de Dinard et dont le commissariat fut assuré par Jean-Jacques Aillagon, empruntait un ensemble important d’œuvres à la Collection de François Pinault. Le sujet est vaste, actuel : l’Exposition Universelle de Milan, qui vient d’ouvrir ses portes à l’heure où j’écris, a pour objectif d’entraîner les nombreux acteurs du projet autour du thème crucial, centré sur le visiteur: Nourrir la Planète, Energie pour la Vie. Plus près de nous, le MuCEM présentait d’octobre 2014 à mars 2015 l’exposition FOOD. Produire, manger, consommer, fruit d’un travail entre le musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée et l’ONG Art of the world, qui avait déjà été montrée à Genève et Sao Paulo. Jean-Roch Bouiller, Conservateur en chef responsable du secteur Art Contemporain au MuCEM, en fut le commissaire associé. Je le remercie d’avoir accepté de commenter aujourd’hui l’exposition d’ARTEUM et d’avoir porté une attention particulière au travail de chacun des artistes présentés. Très près de nous encore, c’est à Jean-Philippe de Tonnac et Anne Le Cozannet-Renan qu’on doit d’avoir rassemblé, dans un recueil intitulé L’ami intime. Un musée imaginaire du pain, une importante iconographie, peintures et photographies d’artistes, qui dit la relation intime qu’entretient l’homme, depuis nos ancêtres jusqu’à nos jours, avec le pain. A eux aussi, j’adresse mes remerciements de venir faire lien, lors d’une projection-conférence, avec le sujet de notre exposition. Comme en point d’orgue à Blé et Pain, deux des cinq vidéos d’Ymane Fakhir

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